Pratique
Petit futé, Suède 2019-2020
Ce guide, Petit futé, est un classique dont se dotent nombre de voyageurs en partance pour la Suède. S’il fourmille de renseignements judicieux sur les hôtels et les restaurants du pays (on apprend qui a fondé quoi et patati et patata), les cafés et les pubs, il est nettement plus pauvre sur ses ressources culturelles. Ainsi, pour les écrivains, peu de noms : August Strindberg (« fameux écrivain local »), Selma Lagerlöf (« écrivain populaire »), Astrid Lindgren (Pippi Långstrump est nommée Longstrump) et Stieg Larsson (« Sa trilogie Millénium s’est vendue à près de 13 millions d’exemplaires dans le monde, dans 37 langues. Ce raz-de-marée offre à cet auteur une place parmi les grands écrivains suédois. » Oups ! Les chiffres de vente déterminent donc la qualité d’un écrivain...). Les lauréats suédois du Prix Nobel de littérature sont juste cités, sans actualisation (pas de Tomas Tranströmer, lauréat en 2011). Quelques rares autres auteurs sont évoqués : Henning Mankell (« né à Härjedalen » !), Camilla Läckberg et « le duo Hellström et Roslund ». Côté cinéma, c’est un peu... moins pire, mais très léger tout de même (Östlund ou Fares juste cités). Quelques paragraphes sur la « musique », guère plus sur la « peinture et arts graphiques » et moins de dix lignes sur la « sculpture », pour présenter Carl Milles. Ne cherchez pas Harry Martinson, ni Moa Martinson, ni Ellen Key, ni tous les auteurs contemporains (à l’exception, donc, de quelques auteurs de polars). Dans les pages consacrées à Växjö, pas trace de Vilhelm Moberg (le musée des Émigrants est pourtant mentionné) ; à Ystad, pas de Kurt Wallander ni de Henning Mankell (sinon à propos du Musée du cinéma Cineteket : « ...accolés aux Ystads Studio, où sont notamment tournés une partie des épisodes du film Wallander » – sic ! »). Un guide de base, pour se loger et se nourrir, sans oublier les emplettes que tout bon touriste se doit de commettre pour gagner le droit de séjourner hors de chez lui. Rien de plus.
* Dominique Auzias/Jean-Paul Labourdette, Petit futé, Suède, 2019-2020, Les Nouvelles éditions de l’université, 2019
Couronnes de fleurs
Ah, si quelques couronnes et bouquets de fleurs avaient le pouvoir d’embellir pour de bon nos vies et de nous débarrasser des chancres que sont nombre des chefs d’État d’aujourd’hui... ! Eux qui, qu’on le veuille ou non, font la pluie et le beau temps autour de nous. Dans ce livre richement illustré, Couronnes de fleurs, Malin Björkholm, qui vit sur l’île d’Öland, relate que c’est à la suite d’un triste événement, la perte subite de l’un de ses fils, qu’elle s’est tournée vers la flore de son jardin ou des environs pour tenter de retrouver un certain goût de vivre. Et qu’elle a commencé à tresser des fleurs, des fleurs toutes simples, disponibles à peu près partout et à peu de frais, pour, sous forme de couronnes, en décorer son intérieur ou son extérieur. Le résultat, elle l’expose sous les yeux des lecteurs : magnifique ! « Ma passion pour la maison et le jardin – et la création de beaux environnements – est devenue ma thérapie. Faire des activités manuelles me redonne de l’énergie et me permet de me changer les idées. »
* Malin Björkholm, Couronnes de fleurs (Kransar, 2023), trad. du suédois Garance Ducol, La Plage, 2024
Faire ses couverts et ustensiles en bois
Fabriquer des objets en bois est une activité qui prend place entre l’art et l’artisanat. « Je ne sculpte pas une cuillère parce que j’en ai besoin. Ce qui importe pour moi, c’est le processus. C’est ensuite un plus si je parviens à un objet abouti. » Dans Faire ses couverts et ustensiles en bois, la suédoise Moa Brännström Ott, ébéniste free-lance (dont on trouve déjà en français 20 projets bois faciles, livre sorti en 2018), explique posément toutes les démarches pour sculpter tasses, cuillères, couteaux à beurre et autres ustensiles nécessaires dans la vie de tous les jours. Elle montre que certains bois sont plus pratiques que d’autres à travailler. À la lire, cela paraît simple, alors peut-être parviendra-t-elle à susciter des vocations en ces temps de pratiques DIY. Comme on le sait, le travail du bois requiert plus de minutie que le travail du métal, qui peut être chauffé et battu. « L’objet sculpté ne doit être ni unique, ni parfait. Le plus important, c’est que le travail du bois vous procure du bien-être et que vous trouviez de la joie dans votre créativité. »
* Moa Brännström Ott, Faire ses couverts et ustensiles en bois (Tälja köksredskap, 2020), trad. Susanne Falk ; photographies Fredrik Ottosson, Ulmer, 2021
20 projets bois faciles
Bricoleurs du dimanche ou spécialistes du travail sur le bois, ce livre de Moa Brännström Ott, 20 projets bois faciles, séduira les amateurs d’une décoration simple, astucieuse, économique et naturelle. « Le bois est un matériau fantastique. (…) Même après qu’un arbre est abattu est scié, le bois continue d’être un matériau vivant sous l’influence du milieu environnant. » Ébéniste professionnelle free-lance créant ses propres designs, Moa Brännström Ott montre ici toutes les étapes et les astuces pour construire de petits meubles : étagères, potagers en hauteur, porte-couteaux, tabourets, etc. À lire un marteau à la main, une poignée de clous entre les lèvres, après, peut-être, La Vie secrète des arbres de Peter Wohlleben ou L’Homme et le bois de Lars Mytting.
* Moa Brännström Ott, 20 projets bois faciles (Trä, 2017), Dessain et Tolra, 2018
Lagom, le Bonheur à la suédoise
Encore un livre sur « le bonheur à la suédoise » ? Oui, mais celui-ci, signé Elisabeth Carlsson, est illustré de nombreuses photographies et les textes variés qui les accompagnent expliquent bien la philosophie du « lagom ». « Le lagom, c’est faire en sorte qu’il y ait assez pour tous (…) Si nous appliquions ce principe à notre monde et à notre société, nous verrions des changements. Nous serions peut-être plus compréhensifs, plus compatissants et plus généreux, si nous prenions le temps de faire des choses qui donnent de la valeur à l’existence, qui nous rendent heureux... » Faire au plus simple, tel est le message de ce petit livre agrémenté de recettes et d’astuces diverses, qui, et c’est heureux, ne déborde pas de noms de marques ni de conseils onéreux.
* Elisabeth Carlsson,Lagom, le Bonheur à la suédoise(The lagom life, A swedish way of living, 2017), trad. de l’ang. Marie-Noëlle Pichard, Larousse, 2017
Le Suédois pour les nuls, en voyage !
Signé Sara Hamberg Bussenot, ce guide, Le Suédois pour les nuls, en voyage !, ne se veut pas une méthode d’apprentissage de la langue. « Nous n’avons pas la prétention de vous apprendre à parler suédois couramment avec ce guide mais vous y trouverez l’essentiel à savoir, tel un kit de survie linguistique en voyage ! » Les bases de la langues, les phrases qui permettent de se débrouiller au quotidien, toutes les petites choses à savoir sur les particularités de la Suède... Autrement dit, un petit bouquin à mettre dans sa poche pour se sortir de la plupart de ces situations qui deviennent vite embarrassantes lorsque les mots vous manquent...
* Sara Hamberg Bussenot, Le Suédois pour les nuls, en voyage !, First, 2019
Portraits de Stockholm
Ce livre, Portraits de Stockholm, n’est pas un guide habituel : pas de plan de la ville (juste une carte indiquant les différents quartiers et un plan du métro), pas de listes de lieux à visiter et de bonnes adresses où consommer tout et n’importe quoi, sinon celles proposées par une douzaine de personnes qui vivent dans la capitale suédoise. Ainsi Grace McCallum, vingt-trois ans, chanteuse et journaliste, australienne ; Petter Nilsson, quarante-six ans, chef cuisinier, suédois ; Virginie Tolly, trente-trois ans, designer, française... Et l’auteure elle-même, Catherine Derieux, vingt-huit ans, « croqueuse de mots » et française. Tous expliquent les raisons de leur installation à Stockholm et leur attrait – ou non – pour cette ville singulière aux charmes innombrables. Au fil des pages, des anecdotes permettent de découvrir l’histoire de Stockholm et ses différents quartiers. Un beau volume, intelligemment conçu, mais le choix des personnes qui évoquent la ville nous semble assez peu pertinent : les Français recherchent la France dans les restaurants de Stockholm, veulent boire du Pastis et se félicitent du bruit d’une rue de Södermalm qui leur rappelle Paris. Bien sûr, les éloges peuvent lasser, mais ici, la critique est parfois hors de propos (cf. les témoignages de Virginie Tolly ou de Fanna Ndow Norrby) : quelle idée, non ? que d’aller visiter un pays et sa capitale qui vous sont présentés sous un si mauvais jour ! Parfois agaçant, d’autres fois intéressant, cet ouvrage, Portraits de Stockholm, qui s’inscrit dans une originale collection consacrée aux grandes villes du monde entier.
* Catherine Derieux, Portraits de Stockholm, Hikari, 2018
Cuisine Lagom
Écrit en anglais par Steffi Knowlmes-Dellner, « styliste culinaire » suédoise, ce livre, Cuisine Lagom, illustré de photographies de Yuki Sugiura, mettra immanquablement l’eau à la bouche à bien des gastronomes attentifs à une nourriture équilibrée. Les desserts abondent, ainsi que les recettes végétariennes. « Ce sont les petits plats simples et faits maison, confectionnés dans tout le pays pendant les longs mois d’hivers froids et obscurs ou lors des interminables journées d’été, quand le soleil semble ne jamais se coucher. C’est une cuisine pleine de vie et de joie qui fait aussi du bien, constituée de plats nourrissants et originaux (…). La cuisine suédoise, c’est tellement plus que les boulettes de viande ! » Et l’auteure, contant à l’occasion une anecdote, de décliner des recettes qui s’apprécient tout au long de la journée : petits déjeuners (« frukost »), plats principaux (« huvudrätter »), desserts (« sött »), sans oublier les conserves et les boissons (« smått och gott »). Comment ne pas craquer pour des brioches à la cannelle et à la cardamome ou encore, aux myrtilles !
* Steffi Knowles-Dellner, Cuisine Lagom (Lagom, the swedish art of eating harmoniously, 2017), trad. Améline Néreaud, First, 2017
Dictionnaire insolite de la Suède
Plutôt que de parler des curiosités innombrables de ce pays, Jennifer Lesieur (née en 1978) a choisi, dans ce Dictionnaire insolite de la Suède, de présenter quelques caractéristiques inattendues de cette « démocratie à visage humain », « bonne élève de l’Europe, avec sa capitale branchée, Stockholm, sa nature préservée, ses pâtisseries alléchantes, son bien-être social et ses polars terriblement sombres ». En effet, au-delà de ces quelques clichés, qui ne sont pas faux, que sait-on de ce pays qui a été et demeure une source d’inspiration pour les réformateurs de tous ordres de la société française ? De « Abba » à « Zorn, Anders », ce livre emmène le lecteur dans un voyage riche en surprises, même pour qui pense bien connaître la Suède. Le ton est juste et, ce qui ne gâche rien, pertinent, et ceDictionnaireconstitue bien plus qu’un simple guide de voyage. Un sympathique petit cadeau, par exemple, avec une jolie couverture et bien présenté à l’intérieur (juste : pourquoi placer « Vänern » avant « Vasa » ?), à offrir à qui n’a jamais mis les pieds en Suède mais rêve de connaître le pays d’Astrid Lindgren et d’Henning Mankell, ou, au contraire, à qui ne se lasse pas d’en sillonner les magnifiques paysages et de baigner dans sa riche culture. Une collection contenant d’autres titres, dont la Finlande, l’Islande et la Norvège. Pas loin des « Petite planète » du Seuil en leur temps – belle référence.
* Jennifer Lesieur,Dictionnaire insolite de la Suède, Cosmopole, 2018
Le Suédois en vingt leçons
Il existe diverses méthodes destinées à l’apprentissage de la langue suédoise, mais celle que nous proposent Lena Poggi et Jean Renaud dans la réédition de ce classique, Le Suédois en vingt leçons, est sans doute l’une des plus accessibles. Vingt leçons copieuses, tout de même, pour découvrir non seulement le vocabulaire et la grammaire de Suède, mais aussi le pays, autrement dit sa population, sa géographie, son histoire et sa culture. « Ce manuel n’a pas la prétention d’être un cours complet de suédois », préviennent les auteurs en avant-propos. « Néanmoins, s’appuyant sur une progression grammaticale et l’apprentissage d’un vocabulaire courant (…), il fournit les basses indispensables à la pratique de la langue. »
* Lena Poggi/Jean Renaud, Le Suédois en vingt leçons, Ophrys (Vocabulaire)
Suédois express
Ce « guide de conversation », Suédois express, prend place dans une collection de méthodes d’apprentissage de la langue développée par les éditions Dauphin. Elle se veut avant tout pratique et vise à permettre de « voyager en Suède » en fournissant « les premiers mots utiles », la phonétique, des notions de grammaire, des renseignements sur « la culture et la civilisation » et d’autres pour la vie quotidienne. Si certains détails mériteraient d’être réactualisés (les questions d’actualité, la culture), il s’agit là d’un guide fort bien conçu, dans lequel le lecteur dispose d’une foule d’informations sur le pays de destination, ici la Suède. « Il faut bien le dire : les rumeurs d’ours blancs errant dans les rues de Stockholm sont pures inventions ! » Notons que le vocabulaire est classé par thèmes, ce qui peut se révéler très utile pour le voyageur novice.
* Ulrica et Anna Ullman, Suédois express, Dauphin, 2019