Beaux livres
Lumières arctiques
Dans Lumières arctiques, beau livre réunissant ses aquarelles, Manola Salvador nous entraîne au Spitzberg. Cette « jeune retraitée de l’Éducation nationale » a séjourné en 1998 sur cette île, en septembre et octobre, période où le changement de saison, de l’été à l’hiver, se perçoit rapidement. Abandonnant l’huile pour le pastel et jouant sur une gamme de teintes assez restreinte (bleu, noir et blanc, gris et quelquefois jaune et rose), ses tableaux (à partir de photos, car sur place le climat ne se prêtait guère au maniement des pinceaux : « J’ai voulu peindre en extérieur. J’ai trempé mes pinceaux dans un verre d’eau et aussitôt le pinceau s’est couvert de petits glaçons... ») restituent l’immensité et la beauté des paysages. Sans doute, comme l’exprime dans sa préface Madeleine Griselin, directrice de cette mission scientifique, la peinture permet-elle une approche plus subjective et donc plus forte que la photographie. « ...Il y avait le fjord, les glaciers, les icebergs, les moraines, la mer : des couleurs variant sans arrêt », se souvient Manola Salvador. Le blanc est une couleur, ce livre, Lumières arctiques, l’atteste avec brio.
* Manola Salvador, Lumières arctiques (préf. Madeleine Griselin), Sékoya, 2020