R-S-T
Sparrows
Ari, seize ou dix-sept ans, vit à Reykjavík avec sa mère, quand celle-ci décide de l’envoyer retrouver son père, dans une petite localité de pêcheurs au nord ouest de l’Islande. Ce n’est pas le retour du fils prodigue, pour le jeune choriste qui ne retrouve pas ses amis d’autrefois, quand il vivait ici ; son père a plus ou moins loupé sa vie (« tu as perdu ta femme, ta maison, ton bateau », lui lance son fils) ; sa grand-mère, qui veillait sur lui, meurt. Ari semble condamné à travailler à son tour dans la conserverie de poissons. Film initiatique du réalisateur Rúnar Rúnarsson (né en 1977), Sparrowsprend pour décor les paysages islandais, évidemment majestueux, mais c’est aussi le désarroi et la solitude du jeune homme en devenir qui apparaît ici. Ou sa passivité, d’un bout à l’autre (quand il se fait agresser par le petit ami de celle qui deviendra son premier amour ou quand il assiste au viol de celle-ci) ce qui ne peut que mettre le spectateur très mal à l’aise.
* Rúnar Rúnarsson, Sparrows(2015), Blaq out (2016)
La Mule
Une mule est une personne qui ingère de la drogue pour la restituer de l’autre côté d’une frontière. Ici, La Mule se nomme Sofia. Jeune polonaise, elle transite par le Danemark pour livrer de la cocaïne à Reykjavík, pour le compte de deux frères aux tempéraments fort différents : l’un est avocat d’affaires, l’autre délinquant récemment sorti de prison. L’opération tourne mal, Sofia tombe gravement malade. La police remonte la piste mais... la justice sera-t-elle rendue ? Dans le genre police-trafic de drogue, un film bien réalisé avec une fin ouverte, avec de belles vue sur la capitale islandaise, signé Börkur Sigthórsson (né en 1978).
* Börkur Sigthórsson, La Mule (Vargur, Les Vautours) (2018)
Under the tree
Âmes sensibles, s’abstenir, peut-on dire après avoir vu ce film de Hafsteinn Gunnar Sigurðsson, Under the tree. Ou quand les relations de voisinage tournent sacrément au vinaigre. Doit-il rire, doit-il pleurer ? Le spectateur oscille entre ces deux attitudes. Un arbre dans un jardinet cause de l’ombre dans le jardinet d’à côté. La voisine ne peut pas s’allonger sur sa chaise-longue pour bronzer. L’arbre doit être abattu. Mais la propriétaire ne l’entend pas de cette oreille. D’autant plus que son fils aîné s’est suicidé récemment, que le chagrin la ronge, et que son fils cadet vient de rompre avec sa femme. Un film parfait d’un bout à l’autre.
* Hafsteinn Gunnar Sigurðsson, Under the tree (Undir trénu, 2017), Bac Films