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Woman at war

Excellent film, que ce Woman at war de Benedikt Erlingsson. Intéressante idée de départ (le sabotage de lignes électriques sur les hauts plateaux islandais pour lutter contre les multinationales qui s’implantent sur l’île afin d’exploiter l’aluminium), bon traitement de l’intrigue (une seconde – l’adoption d’un enfant – se superpose à la première), actrice hors pair (Halldóra Geirharðsdóttir), plus diverses petites trouvailles (comme ce chœur de femmes ou ces musiciens, tout au long du film, qui ponctuent les scènes)... : à recommander, évidemment !

 

* Benedikt Erlingsson, Woman at war, 2018 (Potemkine)

Heartstone

Présenté en avant-première lors du 18e Festival du film d’Arras en présence du réalisateur Guðmundur Arnar Guðmundsson, Heartstone, un été islandais est ce que l’on appelle un film intimiste. D’une durée de 129 minutes, il trace à la serpe les portraits de deux adolescents dans un village de l’est de l’Islande, au tournant des années 2000. Si la première partie du film peut sembler s’étendre un peu, voire beaucoup, sans doute est-elle nécessaire pour permettre à la deuxième partie de prendre son sens. Servi par de jeunes et moins jeunes acteurs de talent et se déroulant dans le cadre naturel et magnifique de l’Islande, Heartstone n’est pas une œuvre sur l’homosexualité (sujet certes au centre de l’intrigue) ni sur l’adolescence mais, précise le réalisateur, sur l’amitié et le délitement des familles. L’amitié à un âge où se font les grands choix de l’existence. Un premier long métrage très prometteur pour Guðmundur Arnar Guðmundsson (né en 1982) venu, nous dit-il, de l’art conceptuel.

« Quand j’étais adolescent, je ressentais souvent de la pitié pour les adultes que je côtoyais. Leur vie semblait plus difficile, et leur esprit semblait en quelque sorte brisé. Les adultes qui me paraissaient heureux et libres étaient ceux que tout le monde trouvait étranges et évitait en les traitant d’excentriques. Je ne voulais absolument pas grandir, même si je n’en pouvais plus d’attendre de pouvoir prendre le contrôle de ma propre vie. » (Guðmundur Arnar Guðmundsson, « entretien avec le réalisateur », in livret accompagnant le DVD du film chez Outplay films, 2018).

 

* Guðmundur Arnar Guðdmundsson, Heartstone (Hjartasteinn), 2016