Poésie
Beowulf
« Le classique des légendes nordiques », indique la couverture de cette somptueuse réédition de Beowulf. Effectivement, ce texte a inspiré nombre d’auteurs, dont bien sûr JRR Tolkien et son Seigneur des anneaux. Stephen Mitchell livre ici une traduction fort vivante, retraduite en français par Gabriel Boniecki. L’auteur de Beowulf demeure inconnu, tout comme sa date et son lieu de rédaction. Les historiens et les spécialistes en littérature estiment que ce texte a dû être écrit entre 650 et 1025, ce qui laisse une belle marge, et sans doute plus précisément entre 700 et 750. Beowulf est le neveu du roi des Gauts, un peuple du sud de la Suède (c’est-à-dire les Goths de Scandinavie), avant d’en devenir lui-même le roi. Chrétien, encore très attaché au paganisme de ses ancêtres, il « ...ne cesse de se montrer magnanime, loyal envers ses supérieurs, généreux envers ses inférieurs, et aussi assoiffé de gloire, de vengeance et d’or que tout noble païen qui se respecte ». Quand il accède au poste le plus haut, « il fait toujours primer le bien-être de son peuple sur le sien et il fait preuve d’une équité exemplaire... » Autrement dit, il est « l’incarnation de toutes les vertus aristocratiques ». Un personnage propre à revêtir le costume du héros, comme l’époque moderne aime à en mettre en scène. « De tous les rois du monde (…)/Beowulf était le plus généreux,/Le plus courtois et le plus gracieux,/Mais surtout le plus assoiffé de gloire. »
* Beowulf (trad. Stephen Mitchell, puis en français Gabriel Boniecki), Synchroniques, 2021